Avec les vagues de fortes chaleurs qui augmentent d’année en année, il est urgent d’adapter les logements afin qu’ils ne se transforment pas en bouilloire thermique. En 2024, il a été estimé qu’un logement sur trois est une bouilloire thermique (logements sous les toits, en zone urbaine ou mal isolés). Les occupants de ces logements doivent faire face à des températures avoisinant les 30°C à l’intérieur, ce qui engendre des problèmes de santé, voire des décès.
Le comble, c’est que certains logements très performants en isolation (cf. DPE) ne le sont que pour l’hiver, mais en été, ils peuvent se convertir en bouilloire thermique.
Une proposition de loi a été déposée mi-juillet 2025 à l’Assemblée nationale afin de mettre en place des mesures pour lutter contre cette précarité énergétique d’été.
Le Diagnostic de Performance Énergétique classe un logement selon divers critères, dont celui de l’isolation thermique. Toutefois, cette isolation thermique est pensée pour faire face au froid. Il existe toutefois un indicateur pour le confort d’été au niveau du DPE, mais il se réduit à trois catégories : bon, moyen et insuffisant. La proposition de loi demande que cet indicateur du confort d’été soit plus précis et que le critère isolation du DPE prenne en compte aussi bien le confort d’hiver que le confort d’été. Lors de travaux de rénovation globale, le confort d’été devra être intégré avec un poste spécifique de travaux. Il est également demandé que le confort d’été soit mentionné dans les annonces immobilières de vente et de location afin de mieux informer les futurs occupants. Les logements qui auraient un mauvais indicateur de confort d’été pourraient être interdits de location dès 2028, car considérés comme indécents.
Tout locataire pourra exiger de son bailleur d’installer des protections solaires extérieures et/ou des brasseurs dans son logement.
Les logements situés aux abords des bâtiments historiques ou dans des zones patrimoniales auront la possibilité d’installer des protections solaires extérieures sans que les Architectes des Bâtiments de France ne puissent l’interdire. Sur ce point, leur avis deviendra consultatif avec uniquement des préconisations et des vigilances.
Dans les copropriétés, la mise en place de protections solaires sera votée à la majorité simple et non plus à la majorité absolue.
La proposition de loi met également en avant la mise en place d'un service minimum d'électricité pour les personnes qui font face à des impayés des factures d'énergie et ce pendant toute l'année. En effet, l'électricité est un service de première nécessité indispensable pour les besoins élémentaires de la vie courante et d'hygiène (se nourrir, s'éclairer, se laver). En coupant l'électricité en pleine vague de chaleur, les occupants ne peuvent pas utiliser un réfrigérateur pour conserver les aliments ou médicaments, mais ils ne peuvent pas non plus se servir d'un ventilateur. Actuellement, les fournisseurs d'énergie ont interdiction de couper l'électricité uniquement pendant la période hivernale.